Les isolants font leur
révolution. Leurs
performances augmentent
alors que leur épaisseur
diminue. Découverte de
quelques matériaux vraiment
innovants qui augmentent le
confort et les économies
d'énergie dans les maisons
neuves.
L'isolation des maisons
neuves occupe une place
essentielle dans leur
conception. Sans elle,
aucune construction ne
pourrait répondre aux
exigences de la
Réglementation thermique
2012 et de la future
Réglementation bâtiment
responsable (RBR), des
normes techniques qui
insistent notamment sur les
économies d'énergie.
Pour
atteindre des niveaux de
performances inimaginables
il y a quelques années, les
industriels rivalisent
d'ingéniosité. Ils proposent
des matériaux toujours plus
performants, innovants et
écologiques. Si les laines
minérales traditionnelles
(laine de verre et de roche)
ainsi que les polystyrènes
expansés (PSE) sont encore
majoritairement utilisés, de
nouveaux matériaux plus fins
et beaucoup plus isolants
font leur apparition. Encore
marginaux ils seront
certainement la norme dans
quelques années.
Quarante
ans de réglementation en
matière d'isolation
L'isolation des maisons
est une préoccupation
relativement récente qui ne
date que du début des années
soixante-dix. Il faut
attendre en effet 1974 et le
premier choc pétrolier pour
qu’une première
réglementation concernant
l’isolation
thermique voie le
jour. Et à cette époque
l'isolation était presque
symbolique.
Les années 80 voient
arriver les premiers
labels. Le label
Haute Isolation devient
obligatoire pour tous les
logements en 1982, ainsi que
le label Haute Performance
énergétique l’année
suivante. En 1994, la
Nouvelle Réglementation
acoustique impose des
exigences plus strictes,
notamment en définissant une
isolation minimale de 30 dB
contre les nuisances sonores
ainsi qu’une réduction des
bruits. Des règles sont
également établies à propos
du bruit produit par les
équipements à l’intérieur du
logement (appareils de
chauffage ou
VMC, par exemple).
Ce n'est que dans les années 2000 que l'isolation rime définitivement avec économies d'énergie. La signature du protocole de Kyoto instituant une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre est passée par là. La Réglementation thermique 2000 (RT 2000) introduit alors une nouvelle notion : le confort d’été. L’isolation de l’habitat doit ainsi être aussi performante en été qu’en hiver.
Cinq ans plus tard, la Réglementation thermique 2005 (RT 2005) poursuit les objectifs de la réglementation précédente en augmentant davantage les niveaux d’isolation requis. Une carte des zones climatiques françaises est dressée afin d’adapter les exigences de l’isolation en fonction de chaque région, et le label BBC (Bâtiment basse consommation) est mis en place.
La maison neuve et la RT 2012
Le 1er janvier 2013, la RT 2012 limite la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs : elle ne peut plus dépasser 50 kWhEP/m2/an, un plafond modulable selon les régions et l'altitude (40 kWhEP/m2/an sur l'arc méditerranéen, 65 kWhEP/m2/an en Lorraine, par exemple). L’utilisation des énergies renouvelables est rendue obligatoire. Surtout, la RT 2012 institue un coefficient bioclimatique (le Bbio), qui prend en compte le besoin en énergie de la maison. Résultat : une maison neuve d'aujourd'hui consomme trois à cinq fois moins d'énergie qu'une villa bâtie avant 1974.
Prochaine étape : la RE 2018 (Réglementation Energie Carbone) et la RBR 2020 (réglementation bâtiment responsable). En cours d'élaboration, ces nouvelles normes renforceront l'aspect économies d'énergie de la RT 2012. Elles lui ajouteront les notions d'habitat décarboné avec notamment l'analyse du cycle de vie des matériaux. Et d'ici quatre ans, tous les logements neuf devront produire davantage d'énergie qu'ils n'en consomment. Les maisons entreront alors dans l'ère du Bâtiment à énergie positive, le Bépos.
Les
nouveaux matériaux isolants:
Il n'y a pas que les
isolants classiques comme
les laines minérales ou le
polystyrène expansé pour
isoler les maisons neuves.
Des fabricants proposent des
solutions alternatives tout
aussi efficaces. Elles sont
conformes à toutes les
normes et notamment à la RT
2012.
Isoler
grâce au polyuréthane
Le marché du polyuréthane
(PU) progresse lentement
mais sûrement. C’est le
constat établi par le
Syndicat national des
polyuréthanes. Selon Yves
Pélissier, directeur général
du SNPU, ce sont ses
caractéristiques qui ont
permis au PU, « encore
méconnu en France, de
trouver sa place et son
positionnement ».
Le PU s'applique
principalement en isolation
de toitures plates, des sols
et des murs intérieurs. « Pour
ce qui est de l’ITE et
notamment du sarking (NDLR
procédé d'isolation
thermique par l'extérieur de
toitures inclinées), le PU
est challenger »,
mentionne Philippe Henrot,
vice-président du SNPU. La
mousse de polyuréthane est
un isolant alvéolaire,
composé de fines cellules
emmagasinant un gaz à faible
conductivité thermique. De
fait, le polyuréthane est un
isolant à Haute Performance
énergétique (HPE). Léger et
peu épais il possède en
outre une excellente
résistance mécanique.
Quant à ses performances
thermiques et sa durabilité,
elles sont d'un bon niveau.
Le polyuréthane présente l’avantage d’avoir l'un des lambdas les plus faibles des matériaux de construction employés en isolation thermique. On atteint une conductivité thermique variant de 0,022 W/mK à 0,028 W/mK. L’aspect environnemental n’est pas en reste puisque le PU permet d’économiser jusqu’à 100 fois l’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication.
Le PU répond également aux exigences de la réglementation d’émissions de COV (composés organiques volatils), gage de qualité de l’air intérieur. Il est classé A+ selon la réglementation française d’étiquetage des produits de construction en vigueur depuis le 1er janvier 2013. Quant à sa résistance au feu elle est bonne. « Le polyuréthane ne se consume pas, ne fond pas et ne goutte pas lorsqu’il est chauffé : il va "meringuer" et ne contribue pas à la propagation des flammes », conclut Hervé Fellmann, président du syndicat et directeur général de Soprema.
Isoler avec du verre
Le Foamglass® est un isolant fabriqué à partir de verre recyclé (>60%) et de matières naturelles, comme le sable, la dolomie et la chaux. Sa structure est constituée de petites cellules de verre parfaitement closes et hermétiques qui lui permettent d'afficher une capacité d'isolation stable dans le temps. C’est en outre un produit inorganique moussé sans cfc/cfc-h ou autres gaz nocifs.
Labellisé NaturePlus, le Foamglass® fait partie des rares matériaux isolants à présenter des garanties de pérennité de performance. Il est totalement inerte et ne diffuse pas de gaz à effet de serre durant toute sa durée de vie. Utilisable en partie enterrée, le verre cellulaire est une barrière au radon (gaz rare radioactif d'origine naturelle). Il est également insensible aux rongeurs et incompressible. Doté d'une conductivité thermique λ de 0,038 W/(m.K), inaltérable dans le temps, le verre cellulaire Foamglass® est particulièrement bien adapté à l'isolation par l'extérieur (ITE). Ses performances sont conformes aux exigences de la RT 2012.
Isoler avec une structure en nid d'abeilles
L'air est le meilleur isolant alors autant s'en faire un allié ! C’est le pari d’Actis avec son nouveau produit Hybris. Initialement spécialisée dans la fabrication d’isolants minces réfléchissants, l'entreprise a développé une solution qui utilise les mousses de polyéthylène et des films métallisés. Le résultat est un isolant alvéolaire à structure en nid d’abeille. Le lambda (coefficient de conductivité thermique) d’Hybris, à 0,033 W/m.K, le place dans le sillage des isolants traditionnels, notamment la laine de verre. Une performance validée par l’Association pour la certification des matériaux isolants (Acermi). La surface métallisée d’Hybris renvoie la chaleur vers l’intérieur, ce qui augmente la résistance thermique de la paroi. Autre atout, le matériau possède de bonnes performances acoustiques dues à sa structure alvéolaire.
Les isolants nouvelle génération:
Les centres de recherche des industriels développent des isolants novateurs. Ils sont fins avec des performances très élevées.
L'isolation sous vide
Le vide n’offrant aucune transmission de la chaleur, Isover s'est penché sur cette caractéristique physique fondamentale pour révolutionner l'isolation des maisons. Avec son produit Isovip, l'industriel se lance dans la technique dite sous vide. Le challenge technique est d'habiller ce vide. Isover a choisi de l’enfermer dans une coque en silice amorphe, enveloppée d’un film de polyester métallisé thermosoudé. Les deux faces de la plaque sont ensuite protégées par du polystyrène extrudé
Le problème de l'Isovip est qu'il faut maintenir le vide donc on ne peut pas couper les panneaux sur le chantier. Il est donc nécessaire de réaliser un calepinage préalable très précis pour minimiser les surfaces qui seront isolées à l'aide d'autres matériaux pour compléter le calepinage. Une application spécialement conçue permet d'évaluer le nombre de panneaux nécessaires au chantier. « C'est la juste quantité pour le juste chantier, une écoconception à l'échelle du chantier », observe Dominica Lizarazu, responsable marketing Isover. Ces panneaux se posent sur une ossature métallique, une technique répandue en maison individuelle.
Le lambda le positionne comme le plus performant de tous les isolants certifiés du marché. Le λ descend à 0,005 W/(m.K) en moyenne, soit plus de 4 fois mieux que les meilleurs PU, PIR et autres PF et plus de 6 fois mieux que les meilleures laines minérales. Cette performance est bien entendu certifiée par l’Association pour la certification des matériaux isolants (Acermi).
Les nanotechnologies au service de l'isolation
L'aérogel est un isolant exceptionnel très peu utilisé pour des raisons de coûts. Le matériau est solide et très léger. Il est issu des nanotechnologies et composé de 99,8% d'air, ce qui en fait le plus solide et le plus léger au monde. Un litre de cette matière étonnante pèse seulement 3 grammes ! Il s'agit d'un gel transparent où le composant liquide a été remplacé par du gaz. Sa faible densité ne l'empêche pas de pouvoir supporter plus de 2.000 fois son poids. C'est un gel dont on a retiré le liquide pour le remplacer par des gaz. Et pourtant, il bat tous les records en terme d’isolation thermique.
L'aérogel de silice est trois fois plus efficace que la laine de verre pour isoler un bâtiment. 1 cm de matelassé d’aérogel de silice équivaut à 3 cm d’isolant traditionnel de type laine de verre ou de roche ! Et pour ne rien gâcher, il est également entièrement recyclable. En somme, il permettra de garder la chaleur de votre appartement ou maison sans perdre de précieux mètres carrés habitables. L'aérogel de silice, la variété la plus courante, est composé de minuscules granulés hydrophobes de 0,5 à 4 mm de diamètre, composés de 95 à 98% d'air emprisonné, de 2 à 5% de silice. Sa densité de 60 à 80 kg/m3 se traduit par un poids très réduit.
Sa structure si particulière lui confère la plus faible conductivité thermique λ connue à ce jour. Avec une conductivité thermique d'à peine 0,012 W/m.K, l'aérogel de silice est 39 fois plus isolant que la meilleure laine de verre. Son seul défaut c'est son prix. Mais il baissera dans les années à venir.
Des
innovations originales:
L'innovation n'a pas de limites ! La peinture participe désormais à l'isolation tandis que vos vieux vêtements sont récupérés et transformés en isolant performant.
La peinture isolante
Il fallait y penser mais surtout la fabriquer. La peinture isolante existe. Sa composition n'a plus grand-chose à voir avec les peintures traditionnelles puisqu'elle intègre de la céramique, des résines… L'objectif est d'augmenter ses capacités d'isolation et sa réflectance. Tous les tests menés en laboratoire semblent confirmer ses caractéristiques. La peinture isolante agit sur la conductivité des matériaux et améliore considérablement le pouvoir isolant de l’habitat. Ainsi la première peinture certifiée et validée par de nombreux tests peut réfléchir jusqu’à 90% des infrarouges du rayonnement solaire responsable de l’échauffement des façades et des structures. Elle permettrait une variation de température de 4 °C et jusqu’à 30% d'économie sur la facture énergétique.
Un autre fabricant assure pouvoir absorber et restituer les excès de température à l’intérieur d’un bâtiment en été comme en hiver. Cette peinture intègre des Microcapsules à changement de phase ou MCP qui ont pour caractéristique d’emmagasiner et de restituer une forte quantité de chaleur latente au moment de leur changement de phase (passage de l’état solide à l’état liquide ou inversement). Ce changement de phase s’effectue au-dessus d’une température spécifique à chaque matériau. Le confort intérieur est fortement amélioré grâce à la suppression des excès de chaleur. Ce procédé utilise uniquement de l’énergie naturelle et disponible gratuitement et se répète sans entretien pendant toute la durée de vie du bâtiment. Un pas supplémentaire est donc franchi vers l’indépendance énergétique des bâtiments.
Isoler à partir de tissus usagés
Des vieux vêtements qui protègent la maison du froid ? C’est Métisse®, un isolant écolo efficace et solidaire. Fabriqué à partir de tissus usagés collectés par Le Relais (fondation Emmaüs), il fait montre de très bonnes capacités d’isolation thermique et acoustique. Grâce à un temps de déphasage de six à huit heures, il est deux à trois fois plus efficace contre la chaleur estivale que les solutions classiques. Traité contre les moisissures et les insectes, il ne se tasse pas et laisse les murs respirer. Il bénéficie d’un avis technique du CSTB et du classement Acermi (il est donc homologué). Certains constructeurs, comme Maisons Bois Cruard, l’utilisent couramment. Enfin, Métisse® est recyclable et son empreinte écologique est faible, comme le montre sa Fiche de déclaration environnementale et sanitaire. Il est plus cher que les solutions classiques mais les prix ont baissé de 15% début 2015. wwww.isolantmetisse.com
Isolation thermique : les isolants
ultra-performants
De nouvelles
matières apportent une
résistance thermique très
importante pour des épaisseurs
réduites. Et, dans le cas des
aérogels de silice, l’isolant
est translucide.
Jusqu'à présent, si l'on en
croit le site de l'Acermi
(acermi.com), l'Association pour
la CERtification des Matériaux
Isolants, les meilleurs
performances thermiques pour les
isolants disponibles sur le
marché français étaient
attribuées, dans un mouchoir de
poche, aux mousses rigides de
polyisocianurate (PIR), de
polyuréthanne (PUR) et aux
mousses phénoliques (PF).
Avec un λ = 0,023 W/(m.K),
par exemple, le BauderPIR de
l'allemand Bauder est à peine
moins performant que le PUR d'Unilin
qui affiche un λ = 0,022 W/(m.K).
Tandis que le PF Kooltherm K5 de
Kingspan Insulation est certifié
à 0,022 ou 0,023 selon les
épaisseurs. En partant de ces
valeurs de λ, en arrondissant à
0,020 W/(m.K), atteintes par le
PF, le PUR et le PIR, peut-on
trouver mieux ?
Trois nouvelles
matières:
Trois nouvelles matières, les
aérogels opaques, les aérogels
de silice et les isolants sous
vide promettent des λ nettement
inférieurs. L'aérogel de silice,
plus connu sous la marque
commerciale Nanogel du canadien
Cabot Corporation, annonce un λ
compris entre 0,012 et 0,018 W/(m.K).
L'aérogel de polyuréthanne
organique Slentite de BASF
affiche un λ = 0,016 W/(m.K).
Mais surtout, les isolants sous
vide descendent à des valeurs de
λ comprises entre 0,004 et 0,006
W/(m.K). Ces nouvelles matières
ne se travaillent pas comme les
isolants déjà connus, mais
prennent place au sein d'un
système cohérent, composé de
produits complémentaires et
d'accessoires de pose,
accompagné d'une méthode de mise
en œuvre précise.
Plusieurs solutions sont
déjà disponibles sur le marché
français, à la fois en ITE
(isolation thermique par
l'extérieur) et en ITI
(isolation thermique par
l'intérieur), pour la
construction neuve, comme pour
la rénovation.
Solution 1 : Les
aérogels opaques
Un aérogel, rappelons-le, est un
matériau semblable à un gel,
dans lequel tout composant
liquide a été remplacé par un
gaz. Il existe sur le marché des
aérogels de silice translucides
et des aérogels
non-translucides, à base
d'autres matières.
Développé
par BASF, Slentite est un
aérogel de polyuréthanne
organique, non-translucide. La
principale promesse de Slentite
consiste, à résistance thermique
égale, en la réduction de 50%
l'épaisseur d'isolant par
rapport aux meilleures laines de
roche ou de verre disponible
aujourd'hui. Le produit se
présente sous forme de panneaux
rigides que l'on peut scier sans
poussière, percer, abraser, etc.
Il se compose de nanopores
ouverts qui limitent le
déplacement des molécules d'air
et réduisent très fortement la
conductivité thermique. BASF
envisage à terme un autre usage
pour ce matériau de base :
l'emprisonner dans des panneaux
d'isolant sous vide, à la place
des silices actuellement
employées, pour parvenir à des
matière isolantes affichant un λ
= 0,005 W/(m.K). Slentite se
contente pour l'instant d'un λ =
0,016 W/(m.K).
En octobre 2014, Bouygues
Construction et BASF ont conclu
un accord pour développer des
solutions d'ITI à partir de
Slentite. Selon BASF, les
premières solutions commerciales
devraient apparaître fin 2016.
D’autres développements
En attendant, d'autres
produits à base d'aérogels
non-transparents sont déjà
disponibles sur le marché
français, notamment sous forme
d'enduits extérieurs. Fixit AG a
ainsi développé Fixit 222
Aerogel, une solution d'enduit
aeogel thermo-isolant
performante.
La matière première servant à
la fabrication de l’aérogel
utilisé par Fixit est le dioxyde
de silicium amorphe, plus
classiquement appelé silicate.
Il est mélangé à de la chaux
hydraulique naturelle pour
former l'enduit Fixit 222
Aerogel. Pouget Consultants a
fait plusieurs prescriptions
d'emploi de cet enduit pour
l'isolation par l'extérieur de
bâtiments haussmanniens en
rénovation.
La conductivité thermique
atteinte par un enduit Fixit 222
Aerogel est de λ = 0,028 W/(m.K).
La start-up française Enersens
développe Parex.It, une autre
solution d'enduit isolant chargé
en aérogel, avec l'aide de
plusieurs laboratoires et en
collaboration avec Parex Group.
Ces enduits demeurent
respirants et perméables à la
vapeur d'eau, tout en apportant
un λ supérieur à celui des
meilleurs polystyrènes expansés
(PSE). Ils conviennent
particulièrement bien à la
réhabilitation de bâtiments
existants très anciens, dont la
structure contient des pans de
bois.
Ou bien aux bâtiments neufs
en briques monomur. L'emploi de
ces enduits à l'extérieur sur
des briques monomur devrait
apporter une isolation thermique
suffisante pour atteindre les
niveaux RT2012 et Bepos, sans
ajout d'isolation intérieure
Solution 2 : L'aérogel de silice
L'aérogel de silice est
composé de minuscules
granulés hydrophobes de 0,5 à 4
mm de diamètre, composés de 95 à
98% d'air emprisonné, de 2 à 5%
de silice. Sa densité de 60 à 80
kg/m3 se
traduit par un poids très réduit
de seulement 60 à 80 g/litre.
L'aérogel
de
silice,
un
isolant
thermique
et
acoustique
translucide,
a
été
développé
initialement
par
le
canadien
Cabot
Corporation
pour
des
emplois
dans
des
parois
vitrées.
Le
fabricant
recommande
de
le
couler
dans
des
vitrages,
des
panneaux
de
polycarbonate
ou
de
polyester
pour
créer
des
parois
verticales
ou
horizontales,
transmettant
la
lumière,
tout
en
assurant
une
isolation
thermique
et
phonique
hautement
efficace.
Dès
2006,
Pouget
Consultants
a
utilisé
le
Nanogel
de
Cabot
dans
des
profilés
de
verre
en U
Profilit
de
Pilkington
lors
de
la
rénovation
de
la
médiathèque
de
Briis-sous-Forges.
Remplis
de
Nanogel,
ces
profilés
ont
créé
une
parois
translucide
légère
avec
un
Uw <
1,81
(W/m².K),
une
transmission
lumineuse
TL
de
47%
et
un
affaiblissement
acoustique
de
44
dB.
La
société
française
Alcaud
SA
commercialise
des
panneaux
de
polycarbonate
remplis
de
Nanogel.
Pour
remplacer
des
panneaux
de
Polyester
en
toiture
Cette
solution
a
été
utilisée
pour
le
site
de
conditionnement
des
parfums
Givenchy
à
Beauvais.
Les
panneaux
de
polyester
installés
en
toiture
avaient
vieilli
et
leur
transmission
de
lumière
naturelle
était
fortement
réduite.
Ils
ont
été
remplacés
par
des
panneaux
Lexan™
Thermoclear™
très
légers
de
10
mm
d’épaisseur,
dont
les
alvéoles
ont
été
remplies
de
Nanogel.
Ces
panneaux
assurent
à la
paroi,
une
valeur
d’isolation
thermique
U =
1,93
(W/m².K)
et
une
valeur
TL
>
50%.
AirSun
et
Ecodis
utilisent
l'aérogel
en
remplissage
des
cavités
du
polycarbonate
de
leurs
voûtes,
lanterneaux
et
exutoires
de
fumée.
Ce
qui
améliore
la
diffusion
de
lumière
naturelle,
apporte
une
isolation
acoustique
suffisante
pour
atténuer
fortement
le
bruit
de
la
pluie
et
une
isolation
thermique
élevée.
L'allemand
Okalux
incorpore
l'aérogel
de
silice
Okagel
dans
ses
propres
parois
double-vitrage.
Solution
3 :
Les
isolants
sous
vide
Les
plus
performantes
parmi
ces
nouvelles
solutions
demeurent
les
isolants
sous
vide.
Leur
λ
descend
à
0,005
W/(m.K)
en
moyenne,
soit
plus
de 4
fois
mieux
que
les
meilleurs
PU,
PIR
et
autres
PF
et
plus
de 6
fois
mieux
que
les
meilleures
laines
minérales.
Pour
fixer
les
idées,
une
résistance
thermique
égale
à 8
m².K/W
est
atteinte
avec
une
épaisseur
de 4
cm
d'isolant
sous
vide,
ou
bien
avec
16,8
cm
de
PU,
PIR
ou
PF
et
avec
25,6
cm
de
laine
de
verre.
L'atout
de
ces
isolants,
c'est
le
vide
qui
fournit
une
très
efficace
barrière
à la
transmission
de
chaleur.
Mais
leur
problème,
toutefois,
c'est
aussi
le
vide
qui
impose
une
mise
en
œuvre
tout
à
fait
différente
de
celles
des
autres
isolants
thermiques.
Les
isolants
sous
vide
sont
disponibles
sous
forme
de
panneaux
rigides,
constitués
d'une
matière
très
poreuse
– la
silice
dans
le
cas
d'Isovip
d'Isover
Saint-Gobain
–
hermétiquement
emballé
dans
une
enveloppe
métallique
étanche
à
l'air.
Ce
n'est
pas
une
idée
nouvelle.
Le
principe
est
connu
depuis
un
siècle.
Les
premier
VIP
(Vacuum
Insulation
Panel)
sont
apparus
dans
les
années
60
et
les
premiers
VIP
à
base
de
silice
datent
des
années
90.
L'enveloppe
métallique
est
en
aluminium,
plié
et
soudé
autour
du
panneau
rigide
dans
lequel
est
fait
le
vide.
La
durée
de
vie
de
l'étanchéité
des
VIP
est
donnée
pour
50
ans.
Maintenir
le
vide
à
tout
prix !
Le
problème
du
VIP
est
qu'il
faut
maintenir
le
vide :
on
ne
peut
pas
couper
les
panneaux
sur
le
chantier
pour
terminer
le
calepinage
d'une
paroi.
Comme
la
fabrication
de
ces
panneaux
est
relativement
complexe,
les
fabricants
proposent
un
petit
nombre
de
dimensions
standards,
dont
il
faut
optimiser
l'emploi
dans
un
savant
calepinage
pour
minimiser
les
surfaces
qui
seront
isolées
à
l'aide
d'autres
matériaux
pour
compléter
le
calepinage.
Une
bonne
dizaine
d'offres
commerciales
sont
disponibles
en
Europe,
dont
au
moins
trois
en
France :
Optim-R
de
Kingspan
Insulation,
Isovip
d'Isover
Saint-Gobain
et
SlimVac
de
Siniat.
Kingspan
vend
plutôt
à
des
concepteurs
de
systèmes
qui
incorporeront
Optim-R
dans
leurs
solutions
en
2016.
Isover
et
Siniat
ont
développé
leur
propre
système
complet
pour
le
calepinage
et
la
mise
en
œuvre
de
leur
VIP.
Isover
a
pris
le
soin
d'obtenir
une
certification
Acermi
des
performances
d'Isovip,
un
Avis
Technique
détaillant
la
mise
en
œuvre
et a
également
développé
un
outil
numérique
pour
optimiser
le
calepinage.
Les
panneaux
VIP
sont
utilisables
pour
l'isolation
des
parois
verticales,
des
sols
et
des
toitures.
Le
coût
des
VIP
est
encore
élevé
et
atteint
environ
250
€
HT/m²
fourni
et
posé,
pour
R =
4.
Leur
emploi
est
toutefois
pleinement
justifié,
dés
à
présent,
lorsque
le
prix
du
m²
des
bâtiments
à
rénover
atteint
et
dépasse
5
000
€.
L'emploi
du
VIP
permet
d'atteindre
une
isolation
thermique
élevée
avec
une
perte
de
surface
au
sol
minimale.
Source
:
batirama.com
/Pascal
Poggi
La nouvelle génération d’isolants
Les
nouvelles normes des bâtiments,
que ce soit en BBC, pour suivre
les préconisations de la RT 2012
ou dans le cadre d’une
rénovation énergétique, imposent
aujourd’hui la mise en place
d’isolants très performants.
Pour réduire les épaisseurs, des
« superisolants » à très faible
conductivité thermique sont
aujourd’hui disponibles. Parmi
eux, l’aérogel, le panneau
isolant sous vide ou encore les
matériaux à changement de phase.
Le calcul de la
résistance thermique, R,
d'un isolant à la
chaleur se fait à partir
de son épaisseur et de
sa
conductivité thermique
λ. Cette dernière doit
être la plus faible
possible pour être
efficace. Aujourd'hui,
les isolants thermiques
traditionnels ont une
conductivité située
entre 0,035 et 0,045 W/m.K.
Plus efficaces, les
nouveaux produits
proposent des
coefficients inférieurs
à 0,013 W/m.K.
Cette performance se
retrouve dans le prix,
ces « superisolants »
s'avérant plus chers que
les matériaux
d'isolation dits
classiques. Ils
permettent cependant de
bénéficier de m²
supplémentaires souvent
précieux suivant le type
d'habitat.
Un nouveau
matériau d'isolation :
l'aérogel
L'aérogel est un isolant
translucide constitué de
minuscules particules de
silice composées à 99,8
% d'air. C'est également
un matériau solide
comptant parmi les plus
légers au monde. Sa
densité est de seulement
3 grammes pour un cube
de 1 cm de côté. Ce
produit dispose aussi
d'un coefficient de
conductivité thermique
situé entre 0,011 et
0,013 W/m.K. Cela
représente le plus
faible coefficient pour
un solide, assurant
ainsi une excellente
isolation thermique.
Pour exemple de produits
à base d'aérogel, la
société Rockwool a lancé
sur le marché Aerowool.
Ces panneaux de 20 à 40
mm d'épaisseur associent
la laine de roche à ce
nouveau matériau. Ils
disposent d'un λ égal à
0,019, confirmant
l'excellente performance
thermique.
PIV, panneau
isolant sous vide
Les panneaux isolants
sous vide (PIV)
incluent, pour leur
part, un λ se situant
entre 0,005 et 0,007 W/m.K.
La résistance thermique
est de 5 W/m².K pour un
isolant de seulement 35
mm d'épaisseur.
Le PIV contient un
matériau nanoporeux
(poudre de silice,
aérogel) entouré d'une
enveloppe étanche.
L'ensemble est alors
vidé de son air. Le seul
défaut de ce PIV est sa
fragilité, imposant la
présence d'un film
protecteur.
Des matériaux à
changement de phase à
améliorer
Passé une certaine
température propre à
chaque type de matière
(paraffine, acides
gras...), les matériaux
à changement de phase (MCP)
se liquéfient et se
chargent des calories
présentes dans
l'atmosphère ambiante
pour les restituer lors
de la baisse des
températures. Cette
solution permet
d'améliorer l'inertie
thermique des parois
(pour en savoir plus,
consultez notre
publication sur
l'inertie thermique)
et d'écrêter de 3° C à
5° C les températures
les plus élevées. Cela a
également pour effet de
réduire l'usage de la
climatisation. Un
système de ventilation
nocturne peut également
être associé à ces MCP
pour les régénérer plus
facilement, sous la
forme d'une restitution
des calories.
Plusieurs fabricants
proposent aujourd'hui
des produits contenant
des MCP (panneaux de 5
mm). Cependant, le CSTB
préconise l'amélioration
de certains points pour
les rendre d'autant plus
efficaces.
Je
vous propose ci-dessous
une démarche détaillée
pour faire vous-même
votre bilan thermique
simplifié. Avant de vous
lancer, reportez-vous à
théorie des transfèrs de
chaleur.
Afin de simplifier les
calculs et ne pas vous
décourrager à faire vous
même cette étude, je
n'ai volontairement pas
prix en compte les
desperditions des ponts
thermiques, les pertes
par ventillation et les
apports d'énergie
naturels. Néanmoins, en
suivant cette démarche,
vous aurez une bonne
aproximation des
deperditions de votre
habitation, vous pourez
définir les priorités
des travaux à réaliser
et évaluer l'impact des
travaux sur votre
facture d'énergie. Pour
une étude plus
approfondie, je vous
recommande de faire
appel à un
professionnel.
1. Faite un plan de
votre logement.
Un plan à main levé est
suffisant.
2. Repérez parois
déperditives
Les parois déprédatives
à prendre en compte pour
les calculs du bilan
thermique sont :
·
Les parois intérieures
ayant face à
l’extérieur.
·
Les parois intérieures
ayant une face sur un
local non chauffé.
·
Les parois intérieures
étant en contact avec le
sol.
Ne sont pas prises en
compte pour le bilan
thermique les parois
isolées (U<0,5 W(m^2/K))
des locaux chauffées
donnant sur des volumes
intérieurs.
Exemple de parois
déperditives :
·
Murs de facade de votre
habitation (murs;
pignons)
·
Sol en contact avec le
sol.
·
Sol donnant sur vide
sanitaire ou local non
chauffé
·
Plafond donnant sur
comble perdu
·
Plafond donnant sur
terrasse ou toiture.
·
Portes
·
Fenêtres.....
3.
Calculez la resistance
thermique des parois.
La résistance thermique
d'une paroi est égual à
la somme des resistances
thermqiue de l'ensemble
des composants.
[m^2
K / W]
R = Résistance thermique
[m^2K/W]
e = Epaisseur [metre] =
conductivité thermique
lambda [W/m
°K]
Calculez ainsi
l'ensemble des parois
(murs, plancher, toiture
et menuiseries).
Rapportez l'ensemble des
résultats sur un tableau
récapitulatif par pièce.
calculez le coefficient
de transmission
thermique U [W/m²K]
U = 1 / R [W/m²K]
4. Relevé des surfaces
des parois déperditives.
Le relevé des dimensions
doit être fait avec
précision. Seules les
dimensions intérieures
doivent être prises pour
le calcul du bilan
thermique.
Rapportez les surface
dans un tableaux
5. Calcul le coefficient
H W/K
le coefficient H est le
coefficient de
déperdition du logement,
en W/K
H = U*Surface [W/K]
6. calcul des besoins en
chauffage Qch [Kw h]
Afin de simplifier les
calculs, nous allons
calculer les déperdions
à travers les parois
pour une température de
confort moyenne de 18°C
qui est la température
de confort moyenne d'un
logement.
Qch = H*DJU*24/1000
Qch = besoin en
chauffage [Kwh]
H = coefficient de
déperdition [W/°C]
DJU = Degré de jours
unifié de votre région
DJU Chartres = 2882
Qch Séjour =
37,9*2882*24/1000 = 2621
Kwh
La consommation annuelle
d'énergie du séjour est
donc de 2621 Kwh
7. Définissez les
travaux d'ammélioration
En annalysant ainsi
l'ensemble des parois
pièce par pièce de votre
habitation, vous pourez
évaluer les travaux à
faire en priorité et
musurer leurs impacts
sur votre consommation
d'énergie.
Dans notre exemple, nous
avons decidé d'insufler
de la ouate de celulose
dans le vide d'aire.
Ouate
de celulose = 0,041 [W/m
°K]
e = 0,05 m
R = e/
[m^2 K / W]
R = 0,05/0,041 = 1,22
[m^2 K / W]
En insulfant de la ouate
de celulose nous avons
reduit les desperdition
de 1400 Kwh / an
Cet exemple est un cas
réel ou nous hésitions
avant l'étude entre :
·
Changer les fenêtre en
double vitrage.
·
Insufler de la ouate de
celulose dans le vide du
mur.
·
Isoler avec 10 cm de
laine de roche.
Notre étude nous a donc
permis de définir les
priorités, d'évaluer
l'impact des travaux sur
la consommation
d'énergie et ainsi
choisir la solution avec
le meilleur retour sur
investissement.
Prix des travaux pour le
séjour = 700 € (30 €
/m^2 en insulfation)
Durée des travaux = 1
journée